vendredi 28 avril 2017


"Venez à moi et je vous soulagerais" (3)


Mt 11, 28-30
28 “Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. 29 Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos. 30 Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.”

L'absence de Candide permet à Théophile de préciser sa réflexion sur la maladie et ses conséquences. Aujourd'hui, c'est la fin de cette réflexion que nous vous livrons.
Nota des difficultés techniques d'origine inconnue ne me permettent pas d'afficher des illustrations.
Pour des raisons de compatibilité avec son PC, semble-t-il, l'auteur ne peut plus afficher d'illustrations sur ce blog, momentanément peut-être. L'auteur vous suggère donc de vous reporter au blog diacretheophile21.blogspot.com dont il est bien évidemment l'auteur, afin que vous puissiez consulter les textes illustrés, parus et à paraître.
Merci.
Face à la maladie
Le point de vue chrétien

La compassion
Avec le point de vue chrétien, nous pouvons aborder ce que nous appelons « la compassion ». La compassion, rappelons-le, est une prédisposition pour une personne de percevoir et reconnaître la douleur d’autrui, entraînant soit une réaction charitable active, soit une réaction uniquement émotionnelle. Réaction charitable, j'insiste, car par opposition à la solidarité qui est une obligationmorale, la charité est la gratuité d’un acte d’amour envers l’autre. Quel meilleur exemple à choisir que l'épisode du Bon Samaritain rapporté par saint Luc?
Le bon Samaritain
Presque tout le monde connaît l’expression « le bon Samaritain ».  Elle trouve son origine dans un passage de l’évangile de saint Luc au chapitre 10 (versets 30 à 35):
Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu de brigands qui, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à demi mort. Plusieurs voyageurs vinrent à descendre par ce chemin-là; ils le virent et passèrent outre sans s’arrêter. Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui, le vit et fut pris de pitié. Il s’approcha, banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin, puis le chargea sur sa propre monture, le mena à l’hôtellerie et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers et les donna à l’hôtelier, en disant: « Prends soin de lui, et ce que tu auras dépensé en plus, je te le rembourserai, moi, à mon retour. »
Ce Samaritain est un exemple de vraie compassion. Il voit un blessé qu’il ne connaît pas. Mais qu’importe; il s’arrête, il constate l’état lamentable du blessé. Il aurait pu en rester là. Et bien non! Il donne les premiers soins d’urgence et il cherche un lieu d’accueil. Ayant trouvé une hôtellerie, il confie le blessé à l’hôtelier. Là encore, il aurait pu en rester là, car son voyage a certainement un motif important, et porter secours à ce blessé inconnu perturbe son voyage. Et bien non! Il reste à l'hôtellerie avec le blessé jusqu'au lendemain. Il doit cependant reprendre la route; l’état du blessé ne semble plus donner d'inquiétude et le Samaritain peut poursuivre son voyage interrompu par le secours qu'il a porté à un inconnu. Il aurait pu en rester là. Et bien encore, non! Chose admirable, il paye généreusement l’hôtelier et il fait une promesse: il repassera et il payera pour les dépenses supplémentaires. Et que dire de l'hôtelier si accueillant?
Voilà ce qu’est la vraie compassion active. Elle dépasse la simple pitié, elle surpasse l’apitoiement, elle oublie pour un temps ses propres soucis pour voler au secours de celui qui a besoin d'aide impérativement ! Elle est authentique, sans « cinéma », sans grandiloquence ni condescendance, et c’est important vis-à-vis de celui qui est secouru, assisté dans son malheur. Certes la situation décrite par la parabole du Bon Samaritain constitue un idéal, mais c’est l’idéal vers lequel on doit tendre, bien que ce ne soit pas toujours facile, que l'on soit chrétien ou non.
Qu'as-tu fait de ton frère?
"Qu'as-tu fait de ton frère?" (question inspirée de Gn 4,9: " Est-ce que je suis le gardien de mon frère ?"). Pour toutes les fois où nous avons passé notre chemin, en restant indifférent envers ceux qui souffrent, qui sont dans le malheur, ou dans le danger, le Christ sera en droit de nous reprocher nos désertions:
"Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." ... " Chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait."         (Mt 25,40.45)
Dans son exhortation apostolique "Evangelii gaudium", le pape François écrit:
Non à une économie de l’exclusion.
(53.) De même que le commandement de “ne pas tuer” pose une limite claire pour assurer la valeur de la vie humaine, aujourd’hui, nous devons dire “non à une économie de l’exclusion et de la disparité sociale”. Une telle économie tue ... Aujourd’hui, tout entre dans le jeu de la compétitivité et de la loi du plus fort, où le puissant mange le plus faible. Comme conséquence de cette situation, de grandes masses de population se voient exclues et marginalisées : sans travail, sans perspectives, sans voies de sortie. On considère l’être humain en lui-même comme un bien de consommation, qu’on peut utiliser et ensuite jeter. Nous avons mis en route la culture du “déchet” qui est même promue ... Les exclus ne sont pas des "exploités", mais des déchets, "des restes".

Et plus loin, le pape poursuit:
(75.) Nous ne pouvons ignorer que dans les villes le trafic de drogue et de personnes, l’abus et l’exploitation de mineurs, l’abandon des personnes âgées et malades, diverses formes de corruption et de criminalité augmentent facilement.
Que voilà de terrifiants rapprochements de situation!
Et plus loin encore, le pape "(76.) éprouve une immense gratitude pour l’engagement de toutes les personnes qui travaillent dans l’Église ...  [qui] prennent soin des personnes âgées abandonnées de tous ...
Ceux qu'évoquent le Saint Père, et ceux qui se disaient nos amis, qui savent que nous sommes âgés, retraités et "retirés", malades et handicapée pour l'un de nous deux, au tout début de nos ennuis, ils nous ont un peu visité. Mais, depuis quelques mois, aucune visite,  aucun appel téléphonique pour prendre des nouvelles:
Heureux qui pense au pauvre et au faible
 Dommage pour nous, car ils nous auraient apporté joie et réconfort, dommage pour eux qui ont oublié les paroles du Christ dont ils se réclament:
42 … j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; 43 j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.    (Mt 25,42-43)

Notre solitude est un fardeau très lourd certains jours. Certains "chrétiens" ont même cru devoir nous en rendre responsables. Comment pourrions-nous oublier que nous avons été accueillis comme des "immigrés", aussi bien par des membres de l'Église locale que par des paroissiens? Certains jours sont maintenant d'une tristesse à fendre l'âme. Certains jours font douter de Dieu, douter de notre foi, douter de la charité. À quoi bon tout cela s'il faut supporter une fin de vie sans chaleur humaine, sans espérance? J'écris cela sans méchanceté ni agressivité, mais avec beaucoup d'amertume et de déception. Nous perdons peu à peu tout espoir de connaître des jours meilleurs.

La solidarité
On parle beaucoup de solidarité, mais que recouvre ce mot? L'Église catholique emploie beaucoup ce mot, au détriment, semble-t-il du mot charité. Pourquoi? Par crainte d'affirmer que ses actions caritatives s'accomplissent au nom du Christ? Par effet de mode, pour faire comme tout le monde? Parce qu'en France, république laïque, voire laïciste, où depuis plus d'un siècle existe une séparation entre l'État et l'Église, on assiste à une poussée de la laïcité avec une tendance à proscrire tout ce qui rappelle l'appartenance à une religion, faut-il pour autant que le chrétien soit solidaire plutôt que charitable?
La solidarité envers les personnes âgées semble de plus en plus s'orienter vers une solidarité qu'on doit acheter (auprès d'organismes sociaux, publics ou privés), et non pas vers une solidarité de parenté et d'amitié. Mais les "vieux" coûtent cher à la société, ils sont inutiles; d'où l'émergence d'une pensée sociale qui pousse à envisager l'euthanasie comme une solution à la question, même si cela n'est pas clairement exprimé.
Le pape François pose le problème des exclus en des termes rudes mais, hélas, lucides: "Nous avons mis en route la culture du “déchet” qui est même promue ... Les exclus ne sont pas des "exploités", mais des déchets, "des restes." N'est-ce pas ce que semblent devenir les "vieux"? Dois-je rappeler que ce sont "les vieux" qui donnent le plus au denier du culte, et de loin!
La souffrance de l'homme participe à la souffrance du Christ
À l’extrême, la souffrance de l’homme participe de la souffrance du Christ (Col 1,24: Je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous, car ce qu'il reste à souffrir des épreuves du Christ, je l'accomplis dans ma propre chair, pour son corps qui est l'Église.) La souffrance purifie l’âme et rapproche de Dieu. De là à la souhaiter, il y a un pas qu’il ne paraît pas acceptable de franchir. La lettre apostolique "Salvifici Doloris" du pape saint Jean-Paul II parle d'une souffrance qui sauve l'homme en le rapprochant de la passion du Christ. Ceci est à rapprocher de ce qu'écrivait Simone Weil:  « L’extrême grandeur du christianisme vient de ce qu'il ne cherche pas un remède surnaturel contre la souffrance, mais un usage surnaturel de la souffrance » Cette attitude en face de la souffrance suppose une foi en Dieu exceptionnelle; elle présuppose un combat solitaire contre la maladie, face au mal. Personnellement, si nous comprenons le sens de cette attitude, nous préférons parler de  charité envers le souffrant, de compassion à l'image de celle du bon Samaritain; elle obéit à une loi d'amour du fort pour le faible, elle est secourable envers le souffrant, elle est désintéressée.
La prière
Pourquoi réfléchir sur la prière? Parce que Jésus lui-même a exhorté ses disciples à prier  (Mc 11,24; Mt 7,7-11 et 21, 22; Lc 11,9-13).
Communément, on dit que prier c'est s'adresser à Dieu. La prière est le mouvement de l'âme qui tend à une communication spirituelle avec Dieu, par l'élévation vers lui des sentiments.
La prière soulève bien des objections: c'est, dit-on, une manière de fuir ses responsabilités et de se consoler à bon compte, c'est un mode enfantin de comportement pour l'homme qui n'est pas assez fort ou adulte pour affronter la réalité et qui trouve là un refuge artificiel, c'est aussi une manière d'essayer de mettre Dieu au service de nos intérêts et de nos besoins, d'éviter aussi d'échapper à notre devoir de chrétien. Ces déviations existent: ainsi, si au lieu de rendre visite à un malade quand rien ne s'y oppose, on préfère prier, c'est bien, c'est louable, mais c'est insuffisant, car cela semble dire à Dieu: "prends ma place et débrouille-toi avec ce malade? Fais ce que je ne fais pas" Est-ce là la vraie prière, celle de Jésus, celle des saints? Non, bien évidemment.
Bref! Certains se sentent autorisés à prétendre que prier ne fait pas sérieux. Pour beaucoup, c'est une pratique d'un autre temps; pour l'homme moderne qui se veut libre et libéré (libéré de quoi?), c'est dépassé. Le chrétien sent bien qu'on ne peut évacuer la question aussi facilement, et il s'interroge: qu'est-ce que prier? Pourquoi prier?
Alors? Parler à Dieu, est-ce une utopie? Non, non, non et non. Dieu a parlé aux hommes par les prophéties, la Bible en témoigne. Les psaumes nous enseignent que parler à Dieu n'est nullement utopique (Ps 4,4; Ps 17,6; Ps 130, 1-2). Jésus lui-même atteste de façon parfaitement claire qu'il est possible de parler à Dieu en l'appelant "Père".
Enfin, Dieu est attentif à sa création. Le psaume 23 évoque admirablement cette sollicitude. La providence divine s'étend à tous les êtres, et Jésus témoigne constamment que dans sa vie, son action et sa mort, il s'en remet totalement à la volonté de Dieu.
Pour comprendre ce que signifie la prière, observons Jésus. L'Évangile nous rapporte qu'il prie souvent et longuement. Aux étapes décisives de sa mission, il se retire dans un endroit isolé pour prier son Père. C'est donc que la prière lui est essentielle, et sa prière est aussi bien action de grâce et louange que plainte, demande, soumission à la volonté du Père. Alors, nul homme et femme d'aujourd'hui, qui se veulent disciples du Christ, ne peuvent vivre, au sens évangélique du terme, sans prier. Le chrétien, et tout spécialement le malade,  doit donc faire de la prière un temps fort de sa vie. C'est le seul moyen pour ne pas sombrer dans le découragement. … Et si l'aidant priait avec lui?
Jésus ne nous a pas seulement dit de prier comme il nous l'a appris, mais aussi de prier en son nom (Jn 14,13-14), Jésus intervient constamment en notre faveur devant Dieu "Abba", et par l'Esprit Saint nous pouvons entrer dans la relation qui unit le Fils à son Père. La prière a donc un fondement trinitaire. Donc, adressons notre prière au Père parce que nous sommes ses enfants, à Jésus-Christ parce que nous sommes ses disciples, à l'Esprit Saint parce que nous sommes les héritiers de Jésus-Christ. La prière, c'est le courant trinitaire qui passe en nous.
Si nous sommes à court de paroles, prions avec les psaumes, dont la richesse est incommensurable. Il y a des psaumes pour toutes les situations de notre vie terrestre. Un bon psautier les range par catégories: pour la catégorie "maladie", citons les psaumes 6, 27(28), 29(30), 40(41), 87(88), 142(143) Æ le numéro entre parenthèses est celui de la bible hébraïque, et le numéro hors parenthèses celui de la Septante.
Comment faire pour recevoir de l'Esprit la vie comme un don, pour retourner au Père notre existence croyante, pour être en vérité au nombre de ceux qui sont assemblés au nom de Jésus, le Fils? Depuis des siècles, l'Église s'est donné sa propre prière, affinée et adaptée au cours du temps: c'est "la liturgie des heures". Prière d'une très grande richesse, c'est une prière de la foi, aux dimensions universelles. La prière de l'Église fait prier en nous le Christ en faisant de nous son Corps.
Toutefois, attention: la maladie peut effacer le désir de prier, car à quoi bon prier puisque "mon état ne s'améliore pas"? Pour éviter ce triste effacement, l'entourage du malade doit prier avec lui, en veillant au choix du moment opportun et du contenu de la prière. Mais la prière sans acte de compassion n'est rien. Pensons à l’épisode évangélique de la femme cananéenne (cf. Mt 15, 21-28).  Jésus lui dit : « Femme, grande est ta foi ! Qu'il t'advienne selon ton désir! » Le Christ n'est pas insensible à la prière de cette femme, et il agit! gratuitement, sans rien attendre en retour.
Le sacrement de l’onction des malades
Nous voulons rappeler ici qu'il existe un sacrement très important pour le chrétien. Pour ses membres, l’Église catholique propose le sacrement de l’onction des malades. De quoi s’agit-il ? Tout d’abord, insistons sur le fait qu’il faut absolument renoncer définitivement à la notion d’extrême onction :ce sacrement ne suppose en rien que la personne qui le reçoit soit en danger de mort. Cette conception erronée persiste, hélas, chez certains chrétiens, qui se privent ainsi du secours de la miséricorde de Dieu, et par voie de conséquence en privent le malade dont la vie n'est pas en danger. Enfin, et ceci est essentiel, l’onction des malades est un sacrement, mais ce n’est ni une technique infaillible de guérison, ni une pratique magique aux vertus miraculeuses. Notons que le sacrement de l’onction des malades peut être reçu plusieurs fois au cours d’une vie, sous réserve que la maladie soit avérée et que la foi en Dieu soit réelle.
La guérison n'est complète que lorsque toutes les ruptures sont cicatrisées ensemble. Le sacrement des malades est la force que donne la foi en la miséricorde de Dieu : il peut être à l’origine de la guérison du corps, de la guérison des relations avec les autres, de la réconciliation  avec le monde, de l’acceptation de notre finitude et de la compréhension de la vie et de la mort, de la réconciliation avec Dieu. En résumé, l'onction des malades est un sacrement, qui concerne l'homme tout entier, en son corps, son esprit et son âme.
 L’onction des malades est un sacrement qui se reçoit dans la foi.  La foi est associée à la guérison de façon indubitable, et même cela va plus loin encore, car si le corps est guéri, l’esprit et l’âme découvrent la richesse et la force de la Parole de Dieu. Dans les Actes des Apôtres (14,8-10), se trouve un petit récit de guérison, que voici :

À Lystres se trouvait un homme qui ne pouvait pas se tenir sur ses pieds. Étant infirme de naissance, il n'avait jamais pu marcher. Cet homme écoutait les paroles de Paul, qui fixa les yeux sur lui; voyant qu'il avait la foi pour être sauvé, Paul lui dit d'une voix forte: « Lève-toi, tiens-toi droit sur tes pieds. » D'un bond, l'homme se mit à marcher.
"Lève-toi" voilà ce que donne le sacrement de l’onction des malades, se relever, sortir de l'état qui nous déprime, qui nous décourage et nous fait abandonner la lutte pour la guérison, en un mot très fort : ressusciter. « Au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. » dirent Pierre et Jean à l’infirme du Temple (Cf. Actes 3,1-10).
Nous portons en nous la vie nouvelle reçue du Christ, mais nous la portons "dans des vases d'argile" comme le dit saint Paul (2 Co 4,7), dans une existence encore soumise à la souffrance, à la maladie, au péché et à la mort. Le Christ, qui a remis les péchés et guéri les malades, a voulu que son oeuvre de guérison et de santé continue dans l'Église, par la grâce de l'Esprit Saint. Le Seigneur est le seul qui puisse restaurer l'harmonie de l’être humain par sa victoire sur le mal. Sa résurrection annonce la nôtre. Ce que donne le sacrement de l'onction, c'est donc une force de résurrection dont le croyant a déjà reçu un germe dans son baptême et dont il s'est nourri par le "pain de Vie".

Conclusion
Dieu a voulu que notre seule règle de vie soit l’amour. Encore faut-il s’entendre sur le sens de ce mot, aujourd’hui si galvaudé, car ce mot  désigne en effet maintenant bien des réalités différentes, du sublime au sordide. Jésus demanda à Pierre : « M’aimes-tu ? » L’amour dont le Christ parle à Pierre (Jn 21,15-19) est celui qui donne tout à l’objet aimé, tout, le corps, l’esprit, l’âme. C’est un amour qui va jusqu’à donner sa vie pour l’autre, s’il le faut. On le nomme agapè. Dans la souffrance, la relation d’amour souffrant-entourage est d’une importance capitale et fondamentale. Le malade en reçoit la force pour lutter contre sa maladie, et l’entourage donne et reçoit un authentique partage d’amour.
L'enseignement du Christ est sans équivoque possible: il insiste sur le fait que, dans la perspective de la vie éternelle à laquelle tout homme est appelé, il est essentiel de «s'arrêter», à l'exemple du bon Samaritain, près de la souffrance de son prochain, d'avoir pitié d'elle, et enfin de la soulager. Dans le monde actuel il faut libérer l'amour, pour faire naître des oeuvres d'amour à l'égard du prochain, pour transformer toute la civilisation humaine en « civilisation de l'amour ». Dans cet amour, le sens salvifique de la souffrance se réalise à fond et atteint sa dimension définitive. Nous tenons à reprendre les propos du Pape François, lors de l'audience du  10 juin 2015:
"Dans les Évangiles, de nombreuses pages rapportent les rencontres de Jésus avec les malades et son zèle pour les guérir. Il se présente publiquement comme une personne qui lutte contre la maladie et qui est venu guérir l’homme de tout mal : le mal de l’esprit et le mal du corps: « Le soir venu, quand fut couché le soleil, on lui apportait tous les malades et les démoniaques » (Mc 1,32). Si je pense aux grandes villes d’aujourd’hui, je me demande où sont les portes devant lesquelles amener les malades en espérant qu’ils seront guéris ! Jésus n’a jamais évité de les soigner. Il n’a jamais passé son chemin, il n’a jamais tourné son regard d’un autre côté ... Voilà la gloire de Dieu ! Voilà le devoir de l’Église ! Aider les malades, ne pas se perdre en bavardages, aider toujours, consoler, soulager, être proches des malades "

Jacques Choquet,
diacre permanent
dans la 21e année de mon diaconat

À Dijon, avril-mai 2017

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